•  Extrait de la pièce Othello de Shakespeare

    acte I scène III

     

     

    « Iago.- Ta vertu pour une figue ! Il dépend de nous-mêmes d’être d’une façon ou d’une autre. Notre corps est notre jardin, et notre volonté en est le jardinier. Voulons nous y cultiver des orties ou y semer la laitue, y planter l’hysope et en sarcler le thym, le garnir d’une seule espèce d’herbe ou d’un choix varié, le stériliser par la paresse ou l’engraisser par l’industrie. Eh bien ! Le pouvoir de tout modifier souverainement est dans notre volonté. Si la balance de la vie n’avait pas le plateau de la raison pour contrepoids à celui de la sensualité, notre tempérament et la bassesse de nos instincts nous conduiraient aux plus fâcheuses conséquences. Mais nous avons la raison pour refroidir nos passions furieuses, nos élans charnels, nos désirs effrénés. D’où je conclus que ce que vous appelez l’amour n’est qu’une végétation greffée ou parasite.

    Roderigo.- Impossible !

    Iago.- L’amour n’est qu’une débauche du sang et une concession de la volonté. »


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